Portrait de Sophia Tolstaya (épouse de Léon Tolstoï) by Nikolai Ge - 1886 Portrait de Sophia Tolstaya (épouse de Léon Tolstoï) by Nikolai Ge - 1886

Portrait de Sophia Tolstaya (épouse de Léon Tolstoï)

huile sur toile •
  • Nikolai Ge - février 27, 1831 - juin 13, 1894 Nikolai Ge 1886

 

Mercredi précédent, dans Réflexions sur l’Art, nous nous sommes interrogés sur le point de vue de Jerome Stolnitz sur l’esthétisme: la manière dont une pièce isolée pourrait avoir un tel impact qui aliène l’observateur. Mais la façon dont Jérôme perçoit l'œuvre d'art comme une fin indépendante et objective n'est pas toujours partagée, principalement à cause de la façon dont elle ignore la position de l'auteur qui crée l'œuvre. Si pour Jérôme, l'esthétique est un moment d'isolement introverti, pour d'autres c'est un moment de communication. Dans la perspective de Léon Tolstoï, l’activité artistique était basée sur la communication; tels que, le public devrait ressentir la même chose que l'auteur, la transmission de sa propre individualité à travers la pièce étant son objectif. La durée de cette communication dépendrait de trois conditions: - la plus grande des singularités du sentiment transmis, - la clarté avec laquelle le sentiment est transmis, et la sincérité de l'artiste, la force avec laquelle l'artiste ressent et transmet. Pour Tolstoï, si la pièce ne transmet pas la singularité de l'artiste, elle n'est pas individuelle et ne communique donc rien; s'il ne transmet pas intelligemment la volonté et l'émotion intérieures de l'auteur, il ne s'agit pas d'une œuvre d'art. Nous pouvons en déduire que s'il en était ainsi, un moment esthétique pour Tolstoï constituerait le lien parfait avec un autre individu; le partage d'un sentiment, d'une émotion, d'une idée - et donc non d'une abstraction, mais de l'attention de l'autre, serait à la base d'une attitude esthétique. Dans la peinture d’aujourd’hui, l’épouse de Tolstoï, Sophia Tolstaya, et sa fille, Alexandra Tolstaya, sont représentées: croyez-vous pouvoir partager votre émotion à l’égard de la peinture de la même manière que l’auteur?

Bon mercredi,

Artur Dionisio