Au Nouveau Cirque, Papa Chrysanthème

Toulouse-Lautrec faisait parti des artistes Nabis engagés pour réaliser une dizaine de cartons de vitraux qui seront produits à New York par Tiffany ; les vitraux jouaient un rôle important à cette époque de renouveau de la décoration intérieur. Dans la galerie d'Art nouveau à Paris, le vitrail de Lautrec était exposé au dessus de l'entrée qui menait à une boutique d'objets japonais. Ce n'était pas surprenant, étant donné que Papa Chrysanthème est empreint d'une influence japonaise dans sa composition et ses lignes courbes, mis en valeur par l'utilisation de cloisonnisme. Le sujet lui même est tiré d'un ballet à l'inspiration japonaise joué au Nouveau Cirque rue Saint-Honoré en 1892. Le vitrail reçu les éloges de Jacques-Emile Blanche dans La Revue blanche : "Le plus étonnant de ces morceaux est peut-être celui de M. de Lautrec qui a su, d'une scène de cirque et d'un chapeau de cocotte, composer le plus beau motif de décoration et le plus moderne". Mais malgré l'éloge des critiques, d'autres opinions sur le vitrail furent moins expansives. Ce travail de composition audacieuse et aux techniques complexes en fait un parfait exemple de l'ambition du mouvement Art Nouveau naissant. Incroyable, n'est ce pas ?