La Prostituée de Babylone

L’oeuvre d’aujourd’hui est un cliché tiré d’un film qui rivalise avec Le Meilleur des Mondes de Huxley ou 1949 d'Orwell en terme d’art prophétique malgré sa conception socialiste naïve. Metropolis, film de Fritz Lang datant de 1927 précède les deux romans; mais dans un contexte de dystopie et de science-fiction il a de grandes similarités avec ces deux derniers, notamment dans sa représentation d’un monde parfait qui a mal tourné.

L’image est vraiment biblique: la “prostituée” est assise sur une bête à multi-tête, elle est sans honte, fière et triomphante.

Il existe différentes interprétations au symbolisme de cette image, mais peu importe ce que vous en pensez, il est clair qu’il y a une universalité de mensonges, d’idolâtrie et d’abomination qui prennent vie. Cette “prostituée” ou “fausse Marie” dans le film, est un outil utilisé pour contrer la révolution menée par la “vraie Marie” dans laquelle la liberté est recherchée pour les travailleurs opprimés vivant dans la ville souterraine. À ce moment du film l’utopie que nous pensions être un succès s’est effondrée; et le spectateur se voit présenter cette épouvantable image, resplendissante dans cette sorte de gloire despotique et avec une arrogance qui semble insurmontable.

L’aspect le plus significatif reste cependant le contexte historique dans lequel ces oeuvres ont été faites et publiées. Lang en 1927, Huxley en 1932 et Orwell en 1949: Hitler avait vaincu ses rivaux au sein du Parti Nazi et arborait le titre de Führer, donnant alors un discours au rassemblement de Nuremberg en 1927; à partir de là il a mené le Parti Nazi dans une perpétuelle quête de pouvoir malgré sa défaite aux élections présidentielles de Hindenburg en 1932; puis en 1949 tout était fini et l’Europe se reconstruisait.

Où est-ce que je veux en venir et en quoi est-ce en rapport avec l’image d’aujourd’hui? Pour faire simple cette photo est emblématique du danger – elle est une idée de l’Expressionnisme Allemand de la domination de la cupidité et de la corruption sur les nations. Tout comme les romans susnommé elle peut être vue comme un avertissement: nous ne devons pas tomber pour la rhétorique de ceux faisant des promesses ambitieuses et à courts termes; nous devons nous méfier de ne pas nous laisser aller à la frénésie de l’adoration; et surtout, nous devons toujours regarder l’enseignement que nous pouvons tirer de notre histoire pour pouvoir faire de meilleurs choix.

-Sarah

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