Jupiter et Io by  Le Corrège - 1520/1540 - 162 x 73.5 cm Kunsthistorisches Museum Jupiter et Io by  Le Corrège - 1520/1540 - 162 x 73.5 cm Kunsthistorisches Museum

Jupiter et Io

Huile sur toile • 162 x 73.5 cm
  • Le Corrège - Août 1489 - 5 mars 1534 Le Corrège 1520/1540

Aujourd'hui, c'est notre dernier dimanche avec la collection du Kunsthistorisches Museum, nous espérons que vous avez apprécié ce mois spécial ! Il est temps de passer à un classique absolu : le Corrège !

Lorsque Io a fui Jupiter (dans la mythologie romaine, le roi des dieux et des hommes, le maître du ciel et de la terre), celui-ci convoque des nuages noirs en plein jour afin d'empêcher l'objet de son désir de s'échapper et de la séduire en toute discrétion, car il craint la vengeance de son épouse jalouse, Junon. Dans un format étroit et vertical, le Corrège concentre la rencontre passionnée sur la vue du dos nu et délicat, dans un cadre chaud et humide. Avec une grande élégance, il dépeint l'union érotique du dieu avec Io, la fille mortelle du dieu fleuve Inachus : le visage de Jupiter scintille doucement à travers le brouillard gris lorsqu'il embrasse Io, tandis que sa main saisit délicatement sa taille ; la victime supposée semble avoir abandonné toute idée de fuite. Le cerf qui boit dans le coin inférieur droit confère au motif érotique une touche de bienséance chrétienne : « Comme le cerf court après les ruisseaux, mon âme court après toi, ô Dieu ». (Ps. 42:1)

La capacité du Corrège à combiner une représentation mystique de la nature avec l'idéal figuratif classique et l'expression d'émotions sublimes a fait de ses dernières œuvres d'importants précurseurs des principes artistiques baroques. Le présent tableau a été réalisé (avec d'autres) sur commande du duc Federico Gonzaga de Mantoue, qui les a probablement offerts à l'empereur Charles Quint. Il y avait sûrement une raison à cela : la signification politique des représentations de scènes de viol mythologiques ou historiques. Elles étaient largement acceptées comme des métaphores du pouvoir absolu qui, dans l'idéal, devrait avoir un effet bénéfique. Cela expliquerait le consentement volontaire de la victime dans cette peinture.