Parallèlement à son œuvre de portraitiste, Fantin-Latour a produit un certain nombre de natures mortes. Dans les années 1860, elles ont même joué un rôle important dans sa carrière. Elles sont devenues très prisées en Angleterre, pays que Fantin-Latour a souvent visité.
Les natures mortes de Fantin-Latour, pleines de poésie et un peu démodées, étaient en mesure d’impressionner le public. Pourtant le choix de ce sujet n’est pas aussi innocent qu’il n’y paraît. Dans la hiérarchie des genres établie par l’Académie des Beaux-arts au XVIIème siècle, la nature morte avec des fruits ou des fleurs était reléguée au plus bas de l’échelle. En se libérant de tous les prétextes littéraires, religieux ou historiques (sensés conférer valeur et noblesse à l’œuvre), Fantin-Latour prenait le contrepied des règles académiques. Cette peinture, qui ne raconte pas d’histoire, faisait simplement appel au regard, incarnant ainsi un des principaux enjeux de l’art moderne.
Le tableau d’aujourd’hui est sollicité par notre abonnée, Eleanor pour sa fille. Joyeux anniversaire !