Paul Signac
Dans la salle à manger de Signac, la scène est rétroéclairée d'une fenêtre, donnant une lumière dramatique créant des silhouettes et de forts contrastes de lumière et d'ombre. Ce type d'éclairage était utilisé occasionnellement par Degas, mais pas par les impressionistes, qui évitaient ce genre d'extême contraste. Quand les couchers de soleil étaient peints par eux, par exemple, certains de la meule de foin de Monet de 1890 à 1891, toutes les ombres étaient brillantes avec de la lumière colorée, réfléchie par les objets environnants et le ciel. Dans l'image de Signac, le rétroéclairage crée un fort sentiment de forme et de structure dans la composition, une solennité gelée qui peut être une critique ironique de la qualité formelle et rituelle de la vie de classe moyenne dépeinte. La forme est créée par les gradations de la couleur des teintes pâles à la saturation complète. Ainsi, les zones mises en évidence sotn montrées comme des blancs à peine teintés ou jaunâtres. Ceux-ci passent ensuite à travers une série de dégradés minuscules dans lesquels des quantités croissantes de couleur locale sont ajoutées jusqu'à ce que la saturation quasi pure des couleurs de tubes soit atteinte dans les parties les plus sombres. Pour assombir les teintes d'ombre sans ajouter de couleurs noires ou terreuses, le vert et le bleu sont mélangés sur la palette et juxtaposés à côté du bleu qui est un peu plus pur. Les effets de la couleur réfléchie parmi les couleurs locales sotn représentés par des points supplémentaires des teintes appropriées. La gradation soigneuse des tons appliqués en petits points donne une rigidité sculpturale artificielle à la composition, dont le schéma de couleur est dominé par les couleurs complémentaires orange-jaune à bleu-violet.
Bon lundi à tous !