L’éternel féminin by Paul Cézanne - c. 1877 Musée J.Paul Getty L’éternel féminin by Paul Cézanne - c. 1877 Musée J.Paul Getty

L’éternel féminin

huile sur toile •
  • Paul Cézanne - janvier 19, 1839 - octobre 22, 1906 Paul Cézanne c. 1877

Dans la carrière de Paul Cézanne, les nus ont occupé une place centrale. Mais de manière paradoxale, pour un artiste qui avait l’habitude de travailler en observant la réalité, il n’utilisait que très rarement des modèles nus lorsqu’il peignait, avec lesquels il disait ne pas être à l’aise. « Je peins des natures mortes » dit-il un jour à Renoir, « les modèles féminins m’effraient ». Cézanne se contenta donc d’étudier d’autres artistes et les dessins de nus qu’il avait fait en école d’art à Paris. La signification de ce tableau énigmatique est trouble et il a porté plusieurs titres. Cette femme est entourée de différents prétendants, chacun étant spécialisé dans un type d’art ou d’activité, et parmi eux on peut même noter un évêque dans sa mitre et dont l’admiration semble intrusive, voire agressive. Un peintre, souvent identifié comme étant Eugène Delacoix devant son chevalet, peint la scène. Le personnage chauve en bas du tableau pourrait représenter Cézanne. Il est difficile de discerner si la femme encourage sa propre adoration, si elle l’accepte passivement ou si elle est piégée dans le culte qui lui est voué. Comme dans la plupart des nus de Cézanne, le visage de la femme est presque complètement blanc à l’exception de ses orbites peintes en rouge. À partir de 1877 et comme on peut le voir ici, Cézanne commença à inclure dans ses œuvre des diagonales parallèles avec de grand coups de pinceaux pour structurer et unifier la surface de la toile.