Cardinal Niccolo Albergati by Jan van Eyck - ca. 1380/90 - 34.1 x 27.3 cm Kunsthistorisches Museum Cardinal Niccolo Albergati by Jan van Eyck - ca. 1380/90 - 34.1 x 27.3 cm Kunsthistorisches Museum

Cardinal Niccolo Albergati

peinture sur bois • 34.1 x 27.3 cm
  • Jan van Eyck - avant 1390 env. - 9 juillet 1441 Jan van Eyck ca. 1380/90

Aujourd’hui nous vous présentons une autre pièce de la collection du Kunsthistorisches Museum de Vienne, comme nous le ferons chaque dimanche des deux prochaines semaines. Aujourd’hui nous vous présentons le portrait exquis d’un maitre du 15ème siècle, Jan van Eyck. Profitez-en !

En 1453, Jan van Eyck a voyagé de Bruges à Arras à la demande du duc Philip Le Bon de Bourgogne (pour qui il avait été le peintre officiel à la cour pendant dix ans). Pendant un congrès sur la paix qui devait mettre fin à des décennies d’hostilité entre la France et la Bourgogne, van Eyck a peint des portraits de certains des participants. Parmi ces participants, on retrouve le cardinal Niccolò Albergati qui, grâce à son poste en qualité de nonce, était l’un des participants les plus importants des négociations.

Lorsqu’il était à Arras, van Eyck a réalisé un dessin avec une pointe d’argent (Dresden, Staatliche Kunstsammlungen, Kupferstichkabinett) qui, très certainement, représente le cardinal. Ici le peintre flamand a capturé la physionomie du vieux prêtre mais a également mentionné dans ses notes, les couleurs. Le tableau a été réalisé plusieurs années après leur rencontre à Arras. Certains spécialistes ont exprimés des opinions divergentes quant à l’identité du sujet. Dès le 7ème siècle, tous les prêtres devaient avoir une coiffure spécifique: la soi-disant tonsure, pour laquelle une petite zone ronde sur le dessus de la tête était rasée ou tondue. Toutefois, le sujet de ce portrait ne présente pas cette coiffure. Ses vêtements sont aussi inhabituels : les décorations en fourrure ne faisaient traditionnellement pas partie de l’habit d’un cardinal.

Avec un réalisme et une précision extrême, van Eyck a représenté les traits distinctifs et quelque peu grossiers du prêtre. L’arrière-plan monochrome et sombre concentre l’attention du spectateur sur le visage du modèle. Contrairement à un mythe dans l’histoire de l’art, van Eyck n’a pas inventé la peinture à l’huile, c’est-à-dire l’utilisation de résines solubles dans l’huile en tant que liants. Cependant, avec la nouvelle technique il a introduit la peinture délicate (qui avait déjà atteint sa prospérité dans les illuminations de livres) au nouveau format de peinture sur panneau. L’application vernie des pigments a créé un brillant jamais vu auparavant. En outre cette technique a permis à van Eyck d’atteindre un niveau élevé de définition sur des surfaces variées et de reproduire des détails très délicats.