Pierre Bonnard
A la fin du XIXème siècle, Bonnard et les membres du groupe des Nabis deviennent insatisfaits des formes d'expression occidentales existantes. Ils se tournent à la place vers les estampes japonaises gravées sur bois, ou d'autres formes d'art non occidentales, cherchant l'inspiration alors qu'ils expérimentent de nouvelles formes de créativité. Bonnard est si influencé par les estampes japonaises qu'il se fait connaître comme “le Nabi très japonard”.
Le groupe des Nabis ne se limite pas à la peinture, mais montre un intérêt pour tous les arts décoratifs notamment les estampes, les affiches et la conception de meubles. Cette affiche de Bonnard, produite à l'origine comme une publicité pour le magazine parisien d'avant-garde La Revue Blanche, dit de manière volubile l'étendue de la créativité du groupe des Nabis. Ce magazine présente des œuvres de Marcel Proust, d'André Gide, du poète symboliste Stéphane Mallarmé ainsi que de beaucoup d'autres, devenant par conséquent très influent parmi les intellectuels parisiens. De nombreux membres du groupe des Nabis produisent des illustrations pour le magazine, les amenant à être appelés les “artistes de la Revue Blanche”.
La moitié basse de l'image est occupée par le nom du magazine en grands caractères uniques, donnant un élément important de la composition. Le premier ‘L’ ressemble à une canne tandis que le ‘A’ semble être incrusté dans la cuisse de la femme, nous autorisant un aperçu de l'humour de l'artiste. Un garçon se tient devant la femme et derrière elle, on peut apercevoir la vue de dos d'un monsieur avec un haut-de-forme; les trois silhouettes sont représentées dans le même ton et seule la légère accumulation de couleurs fait entrevoir une impression de profondeur.