La morphine

En 1894, pendant son troisième et dernier voyage à Paris, Santiago Rusiñol (Barcelone, 1861 - Aranjuez, 1931) a peint deux canevas très similaires dont la protagoniste était une femme très maigre et maladive. La medalla montre une femme assise sur son lit, regardant un petit objet brillant qu’elle tient dans ses mains. Dans La morfinòmana, la modèle, qui parait différente de la précédente, est allongée dans son lit sous l’effet de la morphine qu’elle vient de prendre.

Même si elles ne sont pas de la même taille (la première est plus grande que la seconde), les deux peintures capturent l’avant et l’après d’une même séquence. C’est pour cette raison que La medalla est aussi connue comme Avant de prendre l’alcaloide .

La morphinomane de cette peinture est Stephanie Nantas, la modèle favorite du peintre pendant les mois qu’il passe à l’appartement du quai de Bourbon. Elle apparait dans près de dix travaux que Rusiñol a produit anonymement pendant cette période. Une seule peinture porte le nom de cette femme: Rêverie (Stephanie Nantas), que l’artiste gardait dans sa collection privée. Aujourd’hui, elle peut être vue dans le grand hall du musée Cau Ferrat à Sitges en Espagne.