Femme peignant ses cheveux

Władysław Ślewiński est considéré comme l’un des précurseurs de l’Art Nouveau dans l’histoire artistique polonaise. Grâce à son séjour à Paris en 1888 afin d’étudier la peinture, il a rompu avec l’hégémonie de Munich qui prévalait parmi les artistes polonais. Le tournant de sa carrière fut sa rencontre avec Paul Gauguin et ses liens avec le groupe français Pont Aven qui préférait le synthétisme. Inspiré par les peintures du cercle de Gauguin, Władysław Ślewiński a développé son propre style basé sur la forme simplifiée semblable au synthétisme, l’utilisation du cadre fragmentaire, des contours ondulés ; il a également rejeté la narration inutile de représenter la nature et la recherche de la vérité. Son art paisible, pensif et réfléchi est devenu l’expression de la culture artistique supérieure. Il a peint des portraits, des autoportraits, des natures mortes et des paysages qui montraient sa fascination pour les paysages durs de la côte de Bretagne. Femme peignant ses cheveux est l’une des œuvres les plus remarquables de Ślewiński. L’œuvre mélange l’art nouveau et la sensualité du polonais. Ślewiński nous montre sa femme, Eugenia Szewcow, une peintre russe, assise sur un divan, dans une scène privée presque intime. Elle est vêtue d’une blouse qui lui tombe sur le bras et peigne ses longs cheveux roux. On la voit de dos, et seul un petit miroir à côté de son lit expose une partie de son visage et un de ses yeux. Ślewiński a interprété le synthétisme des artistes du cercle de Gauguin, en simplifiant la forme et le contenu : la suppression de détails inutiles et l’harmonisation maitrisée des couleurs dominées par les tons rouge-brun des cheveux, la peau blanche et dorée du modèle et le vert foncé du divan. Un autre élément important introduit par l’artiste est le contour Art nouveau doux, éblouissant et régulier du dos, des cheveux et de la main du modèle.