Vue des jardins de la Villa Médicis à Rome

Ce tableau est assez extraordinaire. Les peintures de paysage sont assez rares dans la peinture espagnole de l’époque, la plupart des commandes étant des sujets religieux ou des portraits. Velázquez était quelque peu coupé du courant dominant de la peinture paysagiste française et italienne, comme celles de Le Lorrain ou Poussin : ces paysages apparaissaient alors comme des esquisses à l’huile plutôt qu’à des tableaux de chevalet, ce qui était une technique surprenante. Une telle révolution l’a placé près 200 ans avant les Impressionnistes en choisissant le paysage comme sujet puis en montrant l’intérêt de la lumière.

Les critiques avaient répété sans relâche que la lumière et l’air sont aussi des protagonistes de ses toiles. Pendant plusieurs siècles, ils avaient aussi insisté sur la manière dont ses œuvres semblent exprimer un effort pour capturer un moment particulier pour décrire une situation atmosphérique particulière. Ce qui est aussi intéressant, c’est que Velázquez se sert d’une fenêtre palladienne (ou serlienne) : il s’agit d’une structure architecturale composée d’une ouverture centrale surmontée d’une arche semi-circulaire et flanquée de deux baies latérales couvertes d’un linteau.